Méfiez vous des otaries !




Ca y est, après moults tergiversations, hésitations, et retournements de situation, nous avons acquis un bolide ! Une chouette auto comme disent les jeunes en somme.



Pour tout vous dire, on est passé à deux doigts d’en acheter un autre, mais après passage chez le garagiste pour un bilan de santé, il s’est avéré que le châssis était tout rouillé. On a donc préféré jouer la carte de la sécurité et attendre de trouver un autre van qui nous convienne. C’est chose faite, un superbe toyota hiace de 2003 (plutôt récent quand on voit que la moyenne d’âge des vans sur le marché est supérieure à 20 ans..) avec 225 000 km au compteur, un toit réhaussé pour que Martin tienne assis. Pour ma part, je tiens carrément debout dedans c’est donc tip-top confort !



L’intérieur ne nous plait pas, donc on va le retaper pour qu’il soit vraiment parfait. Mais pour ça il faut des sous, et vu qu’on vient d’acheter un van bah.. On n’en a pas. Du coup direction Opotiki, au  sud-est d’Auckland. Située dans la baie de l’abondance, c’est une petite ville qui regorge d’emplois saisonniers et de méthamphétamine (c’est apparemment une spécialité locale, nous n’avons pas encore gouté mais ça à l’air très bon !). 

On est en pleine saison des kiwis, nous avons donc réussi à nous dégoter deux boulots de nuit en usine d’emballage de kiwi. Un travail à la chaine pas passionnant, mais qui a le mérite d’être bien payé. Un mois de boulot pour renflouer les caisses et on pourra continuer notre voyage sur la route !


La route vers Opotiki est assez longue, on fait un détour pour éviter les péages et on prie pour que la quantité d’essence dans le réservoir suffise pour aller jusqu’au lieu de rendez-vous fixé par notre contact dans le kiwi. Pas sereins d’y arriver, et avec une carte bleue en grève, on s’arrête dans un free camp près de Rotorua pour la nuit. On trouve au bord d’un lac, des emplacements gratuits pour les véhicules autonomes, à condition de partir avant 9h du matin. On décide donc que notre première nuit en van se passera là. On fait pire comme vue !



Petite cuisine entre le lac et le van et diner sous les étoiles ! Je n’avais jamais vu un ciel étoilé aussi splendide ! Grâce à la très faible pollution lumineuse, on voit des milliers d’étoiles et la voie lactée !


Au réveil, on est émerveillés par la vue, et on prend un petit déjeuner particulièrement agréable. Le soleil chauffe déjà dur à 8h.




Ici on est en automne, les jours raccourcissent, mais le jour se lève toujours très tôt, vers 6h30 pour se coucher vers 17h30. On repart donc pour le dernier tronçon de route en vidant nos porte monnaies pour remettre quelques litres d’essence, et on arrive à destination vers 13h.

On est donc à Opotiki, une ville de bord de mer assez vide, entourée de champs et d’usines. Pas le plus bel endroit de nouvelle Zélande. Cependant, on tombe sur des gens adorables, notamment Ngaio la patronne du backpack où on va loger, qui est pleine de bons conseils ! On se rend à l’usine pour donner nos papiers pour être embauchés, mais il est nécessaire de passer un test de dépistage anti-drogues avant d’être recruté pour travailler auprès des machines. Le prochain étant mardi, on décide de repartir pour le week-end. 

On est vendredi et on a 3 jours pour explorer la région de Gisborne. On met donc cap à l’Est vers le cap Est, qui est un des premiers endroits au monde à voir le lever de soleil.

La route pour se rendre au cap Est est sinueuse, et il n’y a aucun risque qu’on prenne une amende pour excès de vitesse, car on ne dépasse pas les 70 km/h avec notre bolide qui zig-zague au milieu de la végétation.


La route slalome entre des montagnes recouvertes d’arbres et de palmiers qui forment une sorte de jungle très dense, et le bord de mer qui change constamment. On se trouve tour à tour face à des dunes, des plages de sable, de la côte rocailleuse, des baies splendides, des champs de bovins… On croise des panneaux rigolos, qui donnent des numéros de téléphone à appeler pour prévenir si on trouve des vaches à vagabonder sur la route, où encore des panneaux « attention phoques ».

Méfiez vous des otaries !

A une vingtaine de kilomètre du cap, la route goudronnée devient une « gravel road », une route de gravier toute cahoteuse. Et là pour le coup, le panneau « attention bétail » n’est pas là en déco ! Il y a des vaches partout ! On se fait une frayeur lorsque qu’un veau décide de faire la course avec le van juste à coté de nous. Un veau lancé à 30km/h ça n’a rien de rassurant… Mais au bout de quelques dizaines de mètre, il se lasse et retourne brouter plus loin. Ouf ! 
Nous découvrons par la meum occasion qu’en fait une vache ça peut courir vite quand ça veut, ce qui nous fait penser qu’en fait ces bovins ne sont tout simplement que des chevaux qui ont trop la flemme.


On arrive à la zone de campement où on est autorisés à stationner pour la nuit et on prévoit de se lever tôt le lendemain matin pour admirer le lever de soleil depuis le phare du cap est qui se trouve 6km plus loin !


Réveil à 05h45 donc pour parcourir les quelques 6km de gravel road restants jusqu’au phare. Puis ascension des 800 marches qui y mènent pour se trouver en hauteur, au pied du phare, et avoir un point de vue qui surplombe l’océan pacifique. En face l’amérique latine.  Il y a quelques nuages, donc on ne verra pas le soleil émerger de la ligne d’horizon, mais le spectacle reste splendide. 






On ne va pas vous mentir, on était un peu à la bourre au pied de la colline le matin. On a dû se presser un peu pour monter tout en haut. C’était une réussite, et nous sommes arrivés avant le soleil, mais dans quel état je vous raconte pas… A croire que l’exercice ça fatigue ! 

Jétékapout comme disent les jeunes !


Bref, revenons à nos moutons (et dieu sait s’il y en a rudement beaucoup des moutons par ici).

Après s’être remplis les yeux de belles images, on redescend les 800 marches (beaucoup plus facile dans ce sens..) et on se pose pour un chouette petit déjeuner entourés de vaches et de plaines verdoyantes !

Puis on reprend la route, direction le Sud cette fois (l’Est on ne peut plus on est au bout !), après quelques arrêts on arrive à Tolunga Bay, la baie où James Cook a débarqué en Nouvelle-Zélande. Là on découvre un ponton qui s’avance loin dans la mer. C’était un ancien ponton de déchargement de marchandises, comme en témoignent les rails qui le parcourent, restes de l’activité commerciale qu’il y avait ici. On décide de faire la randonnée qui nous mène à une partie préservée de la baie, inaccessible autrement qu’à pied. On passe à travers la végétation épaisse, et on suit un sentier sur les collines pour arriver face à un paysage époustouflant ! On rentre assez tôt car la nuit tombe de bonne heure !






On fini la route pour arriver à Gisborne, petite ville entourée de vignobles, dont la spécialité est le chardonnay. On fini donc notre journée avec un verre de vin, spécialité locale oblige !

Le lendemain, dimanche, direction l’arboretum, une grande réserve d’arbres de toute sorte ! On y respire un tas d’odeurs différentes, ça sent la forêt, un mélange de mousse, d’herbe mouillée. Des fois on respire des senteurs sucrées de fruits, des fois ça sent la résine, d’autres fois les champignons.. C’est épatant !




On se dirige ensuite vers les Rere falls, de superbes cascades où on s’arrête déjeuner et buller au soleil.




Puis on va au Rere rockslide, ce toboggan de pierres de 60m. Pas équipés pour la descente (on n’a ni combinaisons, ni bodyboard) on se contente de regarder les autres s’élancer. Pour ne pas vous mentir, je ne suis pas sûre que je l’aurais fait même avec l’équipement adéquat !



On termine notre journée à Motu, petite bourgade de 20 habitants, dont Boris, un gros cochon gris ! Le camping est gratuit, c’est donc là qu’on établit notre campement pour la nuit.
On se réveille entourés par la brume. Dans le fond de la vallée, le brouillard matinal ne se dissipe pas avant que le soleil ait chauffé un peu. On se fait un café dans le van, et on part voir une cascade assez proche. La brume ajoute un côté mystique à la traversée du pont suspendu au-dessus des chutes.





Puis route retour vers Opotiki, nous voilà arrivés, prêts à faire notre drug test demain et à commencer à bosser ! On rejoint une joyeuse troupe de backpackers qui travaillent à l’entrepôt, et même si le boulot ne va pas être passionnant, on va bien rigoler !


Commentaires

  1. Mortel le premier périple !
    Les nuits étoilées ça doit être quelque chose ! 😀

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  2. Courage pour cette première journée de travail, je pense à vous !
    Big bisouxxxxx !

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  3. Vous êtes vraiment horrible a mettre mes potes kiwis dans des boîtes pour les vendres

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  4. Vu le nombre de fautes d'orthographe dans le commentaire de oiseau, on sait que c'est toi Anna.
    Normalement en camping car, on joue aux boules et on boit du ricard. Quand allez vous vous y mettre vraiment ?

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  5. C'est passionnant ce que vous vivez. Continuez à me faire rêver. Bon courage à l'usine
    Bisous

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